Coupure... un billet un peu cru.
Par Benman - 21-12-2016 00:31:54 - 41 commentaires
"J'ai coupé."
"Mais non, je me suis coupé, on dit."
"Non, j'ai coupé. "
On va pas y couper, ce genre de réflexion à la maison nous est tous déjà arrivé.
Le corps a besoin de se reposer de temps en temps, et de couper. L'hiver est souvent une bonne période pour profiter un peu des journées raccourcies pour changer un peu d'activités, et lâcher la course à pieds.
Voilà, c'est mon cas. J'ai coupé...
Des fois, quand on coupe, ça donne ce genre d'ambiance cosy:
Mais ça va 5 minutes de faire le bellâtre dans les halls des malls.
Pour une bonne coupure, rien de mieux qu'une bonne sortie vélo bien saignante pour se remettre en selle.
Mais alors c'est plus une coupure me direz vous?
et puis... avouons le, une coupure à vélo... ben c'est quand même une coupure: on n'est pas fatigué pareil, on n'a pas mal aux mêmes muscles.
Bref, la coupure, c'est fait pour vérifier que le guerrier peut cicatriser d'une saison bien remplie.
Bref, traiter le mâle par le mal.
Et du coup, trop content de regonfler mon vélo de route qui était encore plus crevé que moi, je brave le froid du matin, la bise à madame, et c'est parti pour un tour de roues cool.
L'ambiance est un peu glacée quand je prends le départ. Mais je suis un peu givré, tout va bien.
Bon, je profite de tenir le crachoir pour vous présenter un peu les jolies routes de mon coin.
Nous voici à Baulme la Roche.
J'ai fait l'école d'escalade buissonnière ce matin.
Nous sommes en fait en Bourgogne, patrie des chateaux doux et des tuiles vernissées.
Le soleil a rendez-vous avec moi ce matin. Je commence par un plat de résistance douce. Les côtes sont au loin. Elles seront bientôt à côté, même si je suis loin de voler.
Mon vélo réclame une pause au soleil. je lui accorde le droit de contempler le paysage qui s'offre à nous.
La descente se passe bien mieux à vélo qu'en course à pieds.
Merci pour cette coupure qui m'ouvre l'esprit pour regarder au loin. Et au loin, c'est maintenant tout proche... c'est Mâlain qui est devant ma main.
A l'entrée de Mâlain, le diable se dissimule dans les arbres. Je suis prévenu, il va falloir être malin à Mâlain.
mince, c'est Mâlain, priorité à droite... dans ce trou, n'y aurait-il que des amateurs de Fillon?
Mais Mâlain est d'abord connu pour son château qui domine les champs et le petit clocher.
La route s'élève à nouveau. Je pédale maintenant en direction d'Urcy.
Cette montée d'Urcy est le théatre tous les ans d'une course de côtes endiablée entre voitures de collection. on y trouve tous les gros bonnets de la course automobile.
Je monte à mon rythme de coupeur de citrons; je suis en sursis arrivé à Urcy.
Mais cette côte va bientôt m'amener en direction de LA Côte: ligne de pente bénie des dieux -Dionysos en particulier- qui a donné son nom au département de la Côte d'Or.
Quelques doux noms vont bientôt me ramener sur la Côte, là où l'amer n'a pas de place dans les palais.
Je me hâte. une matinée boudin est toute proche sur le plateau. Il ne faut pas en faire un fromage, mais ne boudons pas notre plaisir.
Je me rappelle alors que ne suis pas venu là pour du boudin. Un autre panneau indicateur attire mon oeil pas encore rincé.
Oui, le boudin c'est trop saignant pour une coupure. Je préfère la sensation bénie des caudalies.
Après quelques descentes, me voici arrivé à proximité des caves. mon effort n'aura pas été vin...
Après le boudin au fromage servi sur le plateau, il ne manque qu'un grand cru pas sec pour arroser tout cela.
Nous sommes en décembre, le raisin est-il déja mûr?
Vais-je découvrir derrière ces murs, dans ces riches bourgs quelque merveille inconnue?
Je commence à rêver en pédalant. Mon bidon posé sur le vélo va plusieurs fois voir rouge, puis devenir blanc. Il va falloir se contrôler pour ne pas terminer trop vert, à pieds...
Je suis à Vosne-Romanée, patrie des plus grands vins du canton, de la côte de Nuits, de la Bourgogne, de la France, non... du monde.
Allez, je commence le tour du propriétaire en démarrant par la grande rue, derrière l'église, comme il se doit.
Et là, le recueillement est de mise.
Je ne suis pas un saint, vivant dans cette région sans me rincer l'oeil.
Mes gourdes sont prètes pour accueillir le saint nectar, qui est à la Bourgogne ce que le Saint Nectaire est à l'Auvergne.
Le vélo fait une pause pendant que son propriétaire se concentre sur la suite du programme.
Romanée, oui, mais le Conti y est-il?
Oui, ma vue est bonne. Au diable l'Etiquette, je prends la pose et une petite pause. Celui qui a bu a cru.
Moi je ne peux boire sans croire qu'ici, Dieu existe.
Les habitants de cette région peuvent poser quelques trophées ou pattes de lapin sur leur maison, ils sont bénis. oui oui
Je reprends la route pour quelques nouvelles découvertes qui m'emmènent vers un clos depuis lequel des moines cisterciens commencèrent au XIIIème siècle à faire rayonner leur abbaye Cîteaux construite.
Le pape Alexandre III (1159-1181), probablement un jour où il faisait le pont, écrivit une bulle citant le terroir de Vougeot. C'est la trace la plus ancienne d'une appellation à laquelle je voue jolie allégeance.
Eh oui, c'est donc une bulle papale qui a déclenché tout ça - je précise pour ceux qui ne sauraient pas, qu'un pape communique par bulles... c'est comme ça... et je n'ai pas dit qu'il réfléchit des bulles-.
Cela dit, si on n'était pas croyant à l'époque, pour ne pas se prendre un savon, il fallait se munir d'un gilet pare-bulles.
Pour éviter qu'il y ait plus de bulles au milieu de ce vin tranquille, les moines firent contruitre un clos. Il prit donc le nom de clos de Vougeot. Les vins du Clos de Vougeot trouvèrent vite leur place dans toutes les bonnes tables du royaume, notamment en Avignon, où plein de papes oisifs, pas toujours sur le pont, s'y rinçaient abondamment le gosier avant de faire des bulles.
C'est donc un clos chargé d'histoire qui se trouve devant moi; ça tombe bien, je ne suis pas claustrophobe.
Derrière la grille, s'ouvre le clos, et au fond, le château du Clos de Vougeot, où ont lieu aujourd'hui les traditionnels chapitres de la confrérie des chevaliers du Tastevin (on prononce tâte- vin, ces gens là sont des tactiles).
Je n'écrirai pas un roman sur ces chapitres, mais si vous avez la chance d'y assister un jour, sachez que c'est quand même une soirée très chic et gouleyante qui va s'offrir à vous: un concentré de Bourgogne, à la fois paillarde et raffinée.
Je longe le clos et me dirige vers Chambolle-Musigny. Je cherche le meilleur caveau pour les cordons de ma bourse.
A Chambolle-Musigny, pas besoin de banque en ligne, ici, Boursot ramasse...
Quand on est passé par ici, souvent, il faut rentrer à pieds pour rentrer dans le droit chemin. Vais-je reprendre la route?
Bon, je ne suis pas rentré à ce rythme
Après avoir dégusté, on n'a pas fini de se Morey. La route des grands crus reprend ses droits.
Cette route des grands crus va maintenant me mener vers d'autres aventures un peu givrées.
J'ai longuement hésité avant de commenter cette photo. Mais je ne peux pas non plus tout gâcher..
Quand on a un Clos de Bèze de luxe à la bouche, on ne se lance pas dans la gaudriole.
Allez, si ...pour moi, clos de Bèze... ça me rappelle ma jeunesse bordelaise.
vous vous souvenez?
Un vin de président bordelais tout ça...
Voilà ,c'est bientôt fini. Fixin est fixé. Le vélo passe Couchey. Moi non plus. Une petite visite au passage à l'église Saint-Antoine de Fixey, qui a pris racine dans le terroir local dès le Xème siècle, et reste une merveille romane avec son toit en laves et son clocher en tuiles vernissées.
Je n'oublie pas de saluer le four banal (noter que je n'essaie même pas de faire de jeu de mots avec ça, tant le lieu prête au respect)
Le four banal était au Moyen-Âge la propriété du seigneur, qui le mettait à disposition des villageois pour cuire leur pain, lesquels devaient lui payer une rétribution. Bref, c'était l'outil communautaire de l'époque. L'ubérisation au Moyen-Âge était déjà là. Le seigneur était parfois un saigneur, mais pour avoir son pain quotidien, il fallait louer le four.
Oui, je sais ce que vous pensez, la machine à pain, c'est un progrès décisif pour l'humanité.
Je rentre à Dijon. Il moutarde de me restaurer pour retrouver un corps en parfait état.
Je suis fourbu, banal me direz vous, mais pour une coupure, j'ai fait quand même une sacré entaille à mon repos.
Ah, au fait, si vous voulez savoir pourquoi j'ai eu besoin en décembre de faire une coupure, vous pouvez lire ça.
A bientôt.
La nuit, tous les pas sont gris.
Par Benman - 13-12-2015 01:51:40 - 12 commentaires
L’hiver approche. Les dernières lueurs du jour arrivent de plus en plus tôt.
Le changement d'heure a changé radicalement l'ambiance. L'arène de la nuit chante son air lugubre et mélodieux à la fois.
Si entre chien et loup, tous les chats sont gris, cette heure particulière grise aussi certains qui broyaient du noir durant la journée.
Pendant ce temps, d’autres, prudemment, mettent le voile sur une journée qu’ils ont illuminée de leur diurne et dure activité.
Par quelle version expliquer l'aversion de certains à la nuit, tandisque d'autres attendent que tout s'éteigne pour briller de mille feux?
Crier au loup pour dominer ses peurs ?
Nuit noire
La nuit venue, l’homo normalicus rentre chez lui pour rejoindre sa tribu et se dépêcher de mettre son temps de cerveau disponible devant un écran de la dernière techno, du même type que celui devant lequel j’écris ces quelques lignes.
Homo normalicus éteint doucement sa lumière avant de sombrer dans les bras de Morphée. Il a déjà morflé un max, well, dans la journée, pas la peine d'en rajouter.
Nuit électrique
Un deuxième type d’être humain brave parfois les ténèbres lorsque l’astre de la nuit a revêtu ses habits de lumière, pour profiter de la vie et transpirer sur les dancefloors : l’homo davidguettus.
Il se distingue par sa capacité le soir venu à sortir en bande pour aller coloniser des terriers en forme de boite.
L’homo davidguettus apprécie particulièrement de tester la réaction de son corps soumis à un flux continu de techno réglée sur 160 bpm.
Cela lui permettra normalement d’exploser ses oreilles badigeonnées d’alcool et faire de belles rencontres pour plus tard redevenir un homo normalicus ayant enfin constitué sa tribu.
Boire un coup pour dominer ses peurs ?
Nuit éclectique
Enfin, je vous propose un éclairage sur un hominidé du troisième type : l’homo noctotraileurus.
Celui-ci a souvent appartenu auparavant à l’une ou l’autre des catégories pré-citées.
Mais il est beaucoup plus chouette désormais, hibou même de sortir tout au long de sa rude journée de travail.
Il rêve, la nuit venue, de revêtir son habit de batman et speeder, magnifique, à la vitesse de la lumière, dans des lieux où enfin il ne sera plus l’ombre de lui-même.
Il pourra ainsi transpirer sur le groundfloor des champs et de la nature au milieu de la faune noctambule.
Courir un coup pour dominer ses peurs?
Celui là considère que la techno est surtout là pour lui procurer la frontale qui lui permettra enfin d’éclairer la face cachée de la lune, ou le cardio dernier cri qui lui rappellera qu’au-delà de 160 bpm, il risque de pousser son dernier cri.
L’homo noctotraileurus est plutôt bien dans ses baskets pour aller se promener dans des endroits improbables à une heure hindoue. Mais c’est un doux, et il sait contempler ce qui s’offre à lui.
Nuit tranquille
La nature a en effet repris ses droits à cette heure.
C’est l’heure notamment où monsieur sanglier, le célèbre suidé des bois suit des pistes avec son groin à la recherche de quelque friandise aux pieds des arbres.
Il est altruiste, pour sa truie et sa tribu restée au chaud derrière l’écran végétal marquant l’entrée de la bauge. Il grogne en revenant de son bouleau à sa laie gitime : "bauge ton corps, que je te couvre de glands".
Oui, le sanglier transpire beaucoup sur les trails…
L’homo noctotraileurus est un habitué de ces rencontres à la lueur de la boue giclant à ses pieds pleins d’ampoules.
Même s’il n’est pas toujours une lumière, il sait bien que sa présence va déranger un petit équilibre précaire et sait se faire discret pour observer ce qui s’offre à lui.
La pratique régulière de la course la nuit permet de se fabriquer plein de souvenirs.
Qui n'a pas croisé une queue de renard froufouteuse s'enfuyant, ou un champ noir rempli de billes jaunes alignées deux par deux clignant d'étonnement devant la lumière blanche les fixant.
Je vous ai à l'oeil
Nuit fantasmagorique
L'homo noctotraileurus aime le charme fantomatique de celui qui se meut sans s'émouvoir ni laisser de trace. Il se raconte des histoires dans sa tête, et laisse son imagination déborder.
Il sait parfaitement que certaines ombres peuvent se transformer en loup garou à la faveur d'éclairages rapprochés sur une feuille ou une fougère.
La nuit, une question au moins est résolue: je me gare où?
Tout se prête à l'interprétation et l'imagination; les bruits sont exacerbés: certains animaux se croient seuls et décident d'empêcher les autres de dormir en hurlant, babillant, grondant, huant, sifflant, couinant ou jappant.
Nuit technique
Ces animaux nocturnes ont ainsi des facultés que l'homo noctotraileurus n'a pas:
le hibou a une chouette vue cent fois meilleure qu'un pilote de ligne, l'obscurité ne lui nuit pas;
la chauve-souris se repère grâce à un sonar, c'est son art;
le serpent, plein de sang froid, a une camera thermique lui permettant de détecter sa proie encore chaude.
Chouette, la hulotte ulule, munie de sa camera infra-rouge.
Au final, l'homo noctotraileurus devient un spécialiste de la vie intime des animaux de nuit.
Il s'arrête souvent, éteint la lumière, laissant monter en lui l'ambiance de la ouate de nuit.
Il prie tel un chaman, parfois le coeur battant la chamade, pour laisser passer un chat, bon camarade, ou ces petits cochons de laies.
Il reconnait chaque arbre du coin où il court et devient bientôt un familier des lieux. il est comme l'homo davidguettus en sortie de boite: les blaireaux lui disent bonjour.
Quand vous appelez les blaireaux par leur prénom, c'est que vous êtes très nature
Nuit magique
Bref, l'homo noctotraileurus est prêt à faire plein de choses formidables. Comme il ne supporte parfois pas longtemps d'être seul, il recherche des congénères pour faire les mêmes trucs que lui, et alors il créé les courses de nuit.
Comme il est pas à l'aise au début, ben il s'entraine, croise des blaireaux mais aussi fait des chouettes rencontres.
Et des fois il raconte tout ça dans des récits un peu bizarres.
Bienvenue dans la secte! - photo trails-endurance
Est-ce que ça vous laisse de glace?
Par Benman - 14-12-2013 22:56:02 - 11 commentaires
Ah, ce matin, je sors pour chercher le pain et ziiiip, sur les fesses. Holiday on Ice s'est invité dans ma rue.
Rooohh, mais c'est-y pas que je regarde le ciel et ce matin, pas de brouillard. La pluie a fait son oeuvre, et sur les sols et arbres gelés depuis plusieurs jours... la féérie cristalline nous envahit.
vite, je sors mon Pentax WG3 baroudeur, je chausse les baskets, et c'est parti.
Bon, soyons clairs, je n'ai pas couru bien longtermps, car le soleil est apparu. Oui, à Dijon, le soleil!!! une apparition! je m'arrête au milieu d'un cantique d'action de grâce pour tester mon gros zoom (ah, oui, je vous ai pas dit, j'ai un gros zoom...)
Bon, comme dirait Jean-Pierre Foucault, je m'étais endormi à Dijon, et je me suis réveillé à Dijon. Sauf que ce matin, non, rien de rien, je ne regrette rien.
L'éclat du cristal m'éblouit. cela ne me laisse certainement pas de glace.
je profite de cette féérie pour mitrailler. Mon Pentax commence à chauffer et faire fondre la glace autour de moi.
Mon esprit divague quelques instants sur cette vieille branche. J'imagine un stégausore à écailles version Miko devant moi. Il est temps que la planète se réchauffe, mon esprit s'embrume. atchoum.
Je rêve qu'un petit poisson est prisonnier d'une gangue. va-t-il s'échapper de la terrible créature qui cherche à le gober? Je dévore des yeux le spectacle et attend que la goutte se dérobe. mais pour l'instant, la goutte dort.
C'est de plus en plus flou.
Une feuille rescapée de la grande débacle d'automne se demande vraiment pourquoi certains ont voulu la transformer en verre à mojito.
Les diamantaires de la place Vendôme vont bientôt rappliquer, il est temps que je ramasse le magot.
je commence à avoir la goutte au nez, mon petit arrêt utopie va bientôt prendre fin.
Je me remets à rêver... et je remets les voiles. j'ai dû me tromper d'endroit... non je dors encore.
Vite, une glace!
Le Mont-Dore, vous connaissez?
Par Benman - 30-10-2013 05:41:24 - 5 commentaires
Amis auvergnats, vous vous ruez sur ce post en vous demandant, ça y est, Benman nous a enfin écoutés, et incorpore nos magnifiques volcans à son blog sur les montagnes mythiques (blog bien moyen d'ailleurs, avec juste 2 opus... gardons la tête froide!)
Vous pensez tout de suite à cette merveille:
C'est bien vert le Massif Central! Mont-Dore, y'a sûrement des sources là-bas!
Je dois officiellement refroidir la lave qui vient de jaillir en vous. Je voudrais vous parler d'un sommet que je viens de découvrir, mais de l'autre côté de la planète... J'ai nommé le Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie, à quelques kilomètres de Nouméa.
C'est presque pareil non? sauf qu'il y a un truc bleu tout bizarre autour...
Mais keskifait là-bas le Benman? Ayant (déjà) fait le tour des sommets mythiques avec mes 2 pauvres récits, eh bien, je suis en mission de repérage de nouveaux sommets inconnus à défaut d'être mythiques ... me voici donc en pleine exploration au bout du monde. là où on a la tête en bas, et où il fait jour quand les autres dorment...
Voici l'accueil sur le port de Nouméa, avec les 2 acteurs aujourd'hui disparus des accords de Matignon, qui fêtent leurs 25 ans et qui fixent le chemin pour une Nouvelle Calédonie en paix, et qui a le choix de son avenir au sein de la France -ou pas-, mais avant tout dans la paix et la réflexion.
Leur courage, notre destin... tout est dit, non?
Je me souviens d'un temps lointain où les images d'insurrection remplissaient nos journaux télévisés sur ce caillou du bout du monde. Depuis, que de chemin parcouru, et un bel exemple pour faire cohabiter des populations très différentes: beaucoup de communautés venues de tout le Pacifique (28 langue kanakes!, chaque tribu est différente), d'Asie et d'Europe, tout en respectant les acquis culturels des peuples arrivés les premiers sur ces terres très longtemps désertiques. Quelle richesse et quel équilibre!
Le bus te ramène directement à la casa! Magnifique, non?
Caillou? Pas tant que cela en fait, puisque la Nouvelle Calédonie est grande comme plus de 2 fois la Corse... et s'avère aussi être très montagneuse, même si les sommets n'atteignent pas de hauteurs stratosphériques (1628 m).
Bref, de quoi alimenter ma quête de sommets mythiques.
Mon attention s'est portée sur ce qu'il y avait de plus accessible dans un premier temps, avec un nom à consonnance connue: le Mont Dore, situé à la pointe sud-est de la banlieue de Nouméa.
Nous sommes ici dans le pays de la terre rouge et aride; je reconnais davantage, à la couleur de mes chaussettes marinées, les Vosges que le Massif Central...
La terre saigne. Va falloir tout laver après ça!
Le chemin que je prends est un ancien sentier minier; ici le nickel est LA richesse incontournable (20 à 30% des réserves mondiales connues de nickel). Donc dans ma tête, le nickel , c'est rouge et basta. sauf que j'apprendrai en fait que c'est vert... et la terre rouge, ben c'est du fer tout simplement. le nickel, il est à côté. Ben si on nous dit pas tout...
Bon, moi je suis nickel ce matin pour commencer la montée, et faire fumer le GPS qui n'a jamais vu de satellites tropicaux.
Dans la montée, je tente un galop-pin... pas longtemps
La montée est plaisante dans un monde minéral très marqué, avec une végétation assez inconnue pour moi, faite de pins très peu fournis, de fougères comme pétrifiées, et d'herbes étonnantes. Heureusement, la vue sur la mer s'impose très vite à moi.
La mer qu´on voit danser le long des golfes clairs, a des reflets d´argent
Voilà de quoi ravir tout explorateur de sommets mythiques!
Sympa, le plongeoir.
Des plumeaux pour les Bluebell girls du Lido?
Au sommet, la vue est tout simplement époustouflante, sur la baie de Nouméa.
Je redescends encore tout ébahi en faisant un peu tourner les jambes, histoire d'avoir un peu de temps pour trainer en bas avant la nuit (qui arrive bien vite ici)...
Ben oui, en bas, il y avait ça:
et puis y'avait ça, dans la mangrove...
Je sais, c'est un peu vache de montrer des photos comme ça à l'orée du mois de novembre...
Ah oui, on m'apprend à l'instant que la mangrove, c'est un écosystème extraordinaire, essentiellement à base de palétuviers, présent dans énormément de pays tropicaux, et qui participe à la lutte contre l'érosion du littoral, à l'équilibre écologique et climatique... rien que ça! Je ne touche à rien, et je m'en vais sur la pointe des pieds...
J'ai encore plein de choses à découvrir!
Je confirme, il y a bien des sources au Mont-Dore!